Il y a des jours comme ça...

12 Novembre 2009

Nous avions décidé, Kitty et moi, d'aller voir "Mic-Mac à Tire-Larigot". De contretemps en contretemps, ce n'est qu'hier soir que nous nous sommes retrouvées devant notre cinéma favori. Là, premier problème, dont je suis d'ailleurs totalement responsable puisque j'avais tout simplement oublié que nous étions mercredi et que les programmes ont changé. "Mic-Mac à Tire-Larigot" n'est donc plus à l'affiche, mais "Les Herbes Folles" d'Alain Resnais l'ont remplacé. Va pour "Les Herbes Folles", qui était d'ailleurs inscrit à notre planning et dont j'avais personnellement lu de nombreuses critiques plus qu'élogieuses, bien qu'un peu elliptiques. C'est là où se situe le second problème et que j'aurais sans doute dû me méfier.
Le scénario, d'abord. Tout ce que j'en savais, je l'avais trouvé sur le site du film, à savoir: "Marguerite n'avait pas prévu qu'on lui volerait son sac à la sortie du magasin. Encore moins que le voleur jetterait le contenu dans un parking. Quant à Georges, s'il avait pu se douter, il ne se serait pas baissé pour le ramasser". Mais "Smoking, no smoking" est irracontable et nous l'avions adoré l'une commer l'autre...
La critique de Télérama, ensuite. "Quel est le problème des Herbes Folles ? Un talent fou mis au service d'un sujet riquiqui. Grand conteur, grand filmeur, Alain Resnais sait truffer son récit de rimes visuelles, de symboles récurrents, mais à quel usage? Moins un éloge de l'amour fou façon surréaliste que le récit d'une historiette improbable: le dernier coup de foudre de deux inconnus qui s'unissent jusqu'à la mort, petite ou grande. On aimerait être ému, on est juste incrédule. Ce cinéma de laboratoire, dont on jurerait que le tournage, avec la maîtrise qu'il nécessite, est la vraie finalité, laisse au bord de l'expérience: curieux, mais frustré". Mais Télérama a souvent la dent dure...
Eh bien, pour une fois, Télérama n'avait pas tort. Ce fut une expérience que nous ne sommes pas près d'oublier d'autant plus qu'elle a été interminable. D'histoire, point: nous avons attendu qu'elle commence jusque à dernière image en nous demandant ce que tous ces gens pouvaient bien se vouloir. Qui était André Dussolier? Un dangereux criminel? Un malade mental? Un retraité qui s'ennuie et s'invente une passion amoureuse? Nous ne l'avons jamais su. Même la qualité indéniable du jeu des acteurs (mention spéciale à Mathieu Almaric en flic de commissariat pour le moins atypique) ne nous a pas épargné une impression de grand n'importe quoi du début jusqu'à la fin. Nous sommes sorties de là complètement ahuries... Et dire que la salle était pleine à ras bords! Kitty m'a avoué qu'elle avait failli s'endormir et n'était sortie de sa torpeur qu'en entendant ronfler ma voisine de droite, et c'est vrai qu'elle était bruyante. Donc, n'essayez pas ne nous faire raconter le film, nous en serions incapables.
Cerise sur le gâteau, sur le chemin du retour, je me suis fait flasher à 53 km/h en traversant la RN 13 pour rejoindre la voie de gauche que je dois emprunter obligatoirement si je veux pouvoir rentrer chez moi.
Une fois arrivée, je suis allée farfouiller sur Internet pour savoir si mon QI était considérablement au-dessous de celui du spectateur moyen. Mon seul réconfort a été de me rendre compte qu'il y en avait d'autres... Voici quelques avis trouvés ça et là, et que je n'ai pas eu à chercher bien longtemps.

J'ai bien cru que mon mari allait quitter la salle au bout de 10 minutes. Moi, je pensais que le film allait démarrer, mais, à aucun moment, je n'ai senti venir l'intrigue qui nous pousserait à rester pour la suite. Je pensais que, peut-être, je n'avais pas assez suivi, mais en fait il n'y avait rien à suivre. Les personnages n'étaient pas convaincants, tout semblait monté en épingle alors qu'à la base il n'y avait pas grand chose.
Salomé (Le 08-11-2009 - 18:41)
   
Pour les intellectuels, cette oeuvre relève du génie et ces herbes qui envahissent le cœur et l’esprit dans le désordre le plus complet mais avec une grâce et une insolence magiques permettent à ce film de haute voltige, caressé par une certaine folie, des répliques inattendues, des jeux amoureux surprenants, des situations rocambolesques, de rendre l’atmosphère poétique. Pour les autres, dont je fais partie, les acteurs méritent le détour, ces deux fous qui s’aiment sans s’aimer tout en s’aimant surprennent, mais jamais on ne rit et jamais on ne sourit. Sortie de la salle, je me suis demandé, comme tous ceux qui étaient avec moi, ce qu’il fallait retenir de cette histoire ou tout pourrait se passer mais où rien ne se passe. Si Alain Resnais a voulu faire un film surréaliste, il y est parvenu.
Girondine (le 08-11-2009 - 12:00)
        
Je n'avais pas lu les critiques, mais je suis rassurée, car je me creusais en vain la cervelle pour essayer de trouver un sens à ce film... nullissime ! Je n'ai rien compris et je me suis ennuyée. Dommage car les acteurs sont excellents, mais que sont-ils donc venus faire dans ce film sans queue ni tête ? Seule la voix (mais pas les explications) d'Edouard Baer séduisait mais est-ce suffisant pour faire un film ?
Eve (le 07-11-2009 - 22:49)
      
Et ce tout dernier, spécialement destiné à Kitty (elle comprendra pourquoi):
Je me suis contrainte à rester jusqu'au bout. espérant vaguement qu'il allait enfin se passer quelque chose... La dernière scène du film, celle où une petite fille demande quand est-ce qu'elle pourra manger des croquettes pour chat m'a définitivement accablée! Je suis ressortie avec le sentiment que l'on s'était bien moqué de moi. A entendre les commentaires de mes compagnons d'infortune à la sortie de la séance, je n'étais pas la seule.

Par contre, l'affiche est très chouette!
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K
<br /> Cet article est d'utilité publique et Dieu sait si j'ai adoré "Smoking, no smoking" que je regarde régulièrement sur une vieille VHS!<br /> Mais là, mes amis, ce fut au dessus de mes forces! La phrase de fin ("dis, maman, quand je serais un chat, je pourrais manger des croquettes?") restera dans les annales et me fais encore rire<br /> chaque fois que je la prononce!<br /> Lady Yoda, Tatieordi, n'ayez aucun regret!!!<br /> <br /> <br />
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L
<br /> Donc, je suis sans regret d'avoir abandonné Maman Blog et Kitty.<br /> Mais Kitty a pu ainsi faire une sieste bien méritée après sa réunion tardive de mardi soir !<br /> <br /> <br />
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T
<br /> Merci Maman blog et Kitty de nous faire part de votre dernière expérience cinématographique. J'avais aimé "On connaît la chanson" apprécié "Pas sur la bouche" et m'étais dit qu'Alain Resnais ayant<br /> fini avec l'hermétisme, j'irai voir "Les herbes folles". Grâce à vous je l'ai échappé belle, merci!<br /> <br /> <br />
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